Une visite bienvenue

Publié le par MiDoRé

C'est en me rendant à la gare d'Oriente qu'une curieuse sensation allait m'envahir. Un ami de longue date me rendait visite, ici, dans ma ville de Lisbonne. J'étais profondément touché, pour ne pas dire heureux, de sa venue.

Je connais François depuis plusieurs années, et me dire qu'il aura participé à cette aventure, marché dans ces rues, rencontré les personnes que je côtoie depuis bientôt trois mois, respiré cet air chargé d'histoire...tout cela fera partie de mon expérience et demeurera viscéralement lié à mon vécu, ma mémoire.

 

Avoir un échange qui sort du cadre rigide du quotidien. Pouvoir prendre du recul sur ce que l'on vit pour mieux le partager. Prendre le temps de construire ses pensées autour d'une idée, sans la barrière de la langue, sans les frontières abyssales creusées par l'inconnu. Se livrer, partager. Recevoir sans demander. L'amitié.

 

Le soleil se couche, je vois, encore une fois, les lumières de Sintra commencer à scintiller. Le jour du 25 avril est celui commémorant la révolution des œillets. Et je choisis l'image d'un soleil couchant. Cette image vous semble-t-elle paradoxale ? Mais pour qu'une révolution prenne forme et s'accomplisse, ne faut-il pas une chute, une fin ?

Si aujourd'hui, la crainte du lendemain est si oppressante, peut-être est-ce parce que l'on aime trop les soleils couchants. On voudrait qu'ils ne se finissent jamais. La ferveur qui englobe ces instants est si intense qu'on ne songe pas un instant à ce qu'elle engendre. Une fin. Pour que la machine reprenne son rythme, que ces rouages continuent de s'imbriquer les uns dans les autres,  ne faut-il pas un peu d'espoir et beaucoup de volonté ? Une révolution demande qu'on relance la machine, que l'on traverse la nuit, quitte à ce qu'il y ait des encombres. Et parvenir, tant bien que mal, à l'aube d'une nouvelle ère.

 

Alors on prend conscience que l'aurore valait le sacrifice d'une nuit de sommeil.

 

DSCF0435.JPG

Publié dans En aparté

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
<br /> ça c'est touchant...<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> De rien mon cher François....<br /> <br /> <br /> <br />