L'odyssée

Publié le par MiDoRé

Je ne sais pas ce qu'a dû ressentir Ulysse, seigneur d'Ithaque, alors qu'il quittait son royaume, sa femme, la douce et belle Pénélope, ses fidèles serviteurs, pour se rendre à la guerre de Troie. La prédiction d'un devin le préservait d'une mort atroce, ainsi espérait-il rentrer chez lui, une fois la guerre achevée.

Je voudrais, durant ces prochains mois, partager ma vie avec ceux qui ne sont plus là, ceux dont le regard m'échappe à présent. Avec ceux qui souhaitent découvrir Lisbonne, le Portugal, sa culture, ses habitants. Les médias français font malheureusement fi de la situation d'un pays pourtant si proche. Les problèmes économiques ne sont qu'une partie émergée d'un iceberg. L'échec de la politique du gouvernement, la corruption au sein même des plus hautes instances du pays, l'appauvrissement culturel d'une nation, et sa jeunesse en porte à faux, première victime de ce malaise... Ce malaise fait oublier ô combien le Portugal fut une nation grandiose. Le Phénix doit-il toujours renaître de ses cendres ?

Cette expérience est nourrie par mon amour pour l'écriture. Après tout, je suis étudiant de Lettres. Il serait dommage de passer outre la chance d'avoir des histoires à raconter.

Le voyageur que je sais combien il est dur de quitter les gens qu'on aime. Lorsque un être, ou la femme, qui nous est cher, se trouve loin de nous, une profonde nostalgie nous envahit. En portugais, on parle de "saudade", qui est aussi un ressenti physique. Toute la douleur de la séparation est définie dans ce mot. Cette douleur est omniprésente, elle m'assaille sans relâche, et cette force si néfaste agira tant que le retour vers l'être aimé ne sera pas.

Au fond, je sais que ces 5 prochains mois vont être décisifs pour la petite personne que je suis. Certains m'ont dit que j'allais "retrouver mes racines". On peut dire ça. Il y a aussi le fait que j'ai toujours voulu voir le monde, le découvrir ( j'aime beaucoup la polysémie de ce mot ) et voir ce qui s'y cachait dessous...

Au moment où j'écris ces lignes, je suis à 10 000 pieds au-dessus de la terre ferme. Les nuages dissimulent les Alpes, l'azur du ciel est d'une pureté cristalline, le soleil disparaît peu à peu derrière l'horizon. Sa course effrénée est irrémédiable : même en courant vers lui à 700 km/h, il nous devancera encore. Plutôt que de nous essouffler, arrêtons-nous, posons nos valises.

[...]


Tiens, l'avion commence à descendre ! Je vois Lisbonne au loin. La baie du Tage. À l'est, l'océan, compagne du Portugal. Allons, n'en perdons pas une miette.

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M
<br /> J'ai hâte de suivre tes aventures portugaises!<br /> Je vais suivre tout cela de près!!<br /> <br /> Marion. (Ta cousine)<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Merci ma chère!! J'aurai plaisir de le partager avec toi!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />