One minute to midnight
La crise est passée par là. Au Portugal, elle a frappé encore plus durement l'économie du pays qui vivait déjà sous perfusion des subventions européennes. Le peuple portugais gronde. Sa voix s'élève, scandant les noms des politiciens, pour une grande partie corrompus. Elle ne manque pas d'adresser ses hommages à Sócrates, o primeiro ministro, dont le programme de rigueur budgétaire n'est pas apprécié.
Siège devant le Ministère de l'éducation
Que dire lorsque cette rigueur touche en premier le système éducatif ? Suppressions de poste en masse, réduction des salaires des fonctionnaires...Après tout, on va arrêter de former les jeunes, ils finiront par balayer les rues, et voir leurs espoirs, leurs désirs partir en fumée. Il restera quelques pièces pour noyer tout cela dans les vapeurs de l'alcool (sachant que les Portugais sont déjà les plus gros buveurs d'Europe...). Et pourquoi ? Tout simplement, parce que les caisses de l'état n'ont pas été gérées avec intelligence et pondération. Où va l'argent du contribuable ? Question que l'on retrouve sur toutes les lèvres.
D'accord le Portugal s'est « modernisé », on cherche à rompre avec cette mentalité conservatrice qu'on lui connait. Ce sont des points positifs que je ne manquerai pas de rappeler. Mais les idées vont toujours plus vite que les actes, ils ont besoin de temps pour se mettre au diapason. En attendant le peuple crie, se bat avec ses armes, il veut être entendu.
J'ai toujours peur de me dire : « il est trop tard ».
Le mécanisme de cette horloge est irrémédiablement enclenché vers l'avant. Ces pensées semblent pessimistes, mais elles traduisent un sentiment de désœuvrement ambiant.
Il n'empêche, la lutte continue. Tant qu'il y a de l'espoir...
"A rasca" est un terme pour définir la jeunesse militante.