Belém
Belém tient son nom de Bethléem. Le nom fut choisi sans une once de hasard. On tenait à faire du Portugal une véritable patrie du Christ. Bref, pour s'y rendre, il n'y a que les voies terrestres. Le métro ne dessert pas ce lieu historique de Lisbonne : il est isolé du reste de la ville. On s'y rend donc en bus, ou bien avec le tram No15, départ de Praça do Comercio. Ou encore en train, à partir de Cais do Sodré, comme me le précisait V., l'orfèvre helvético-portugaise de la résidence.
Une vingtaine de minute plus tard, on descend devant la fameuse fabrique de Pastéis de Belém. Je ne me suis pas fait prier pour une halte « dégustation », et autant vous le dire de suite : un délice. Cette pâtisserie a obtenu ses lettres de noblesse en 1837, devenant la seule et unique fabrique de Pastéis officielle.
Un lisboète qui se respecte ne manquera pas de vous en faire la promotion. Passage obligé, sans quoi, pas de séjour accompli. Ça y est, j'ai coché la case, maintenant marchons un peu...
L'entrée de la pâtisserie,
toujours une file d'attente.
Devant nous le Mosteiro dos Jéronimos(Monastère des Hiéronymites), dans son architecture flamboyante, héritage de la grande époque des découvertes de Vasco de Gama. Aujourd'hui, les grands noms portugais y reposent. Les navigateurs, les poètes en sont les résidents ad vitam aeternam.
Mosteiro dos Jéronimos
Belém, c'est aussi une aire culturelle à part entière. Aux États-Unis, on retrouve the Museum Mile, ici on peut visiter pas moins de dix musées ! Et il y en a pour tous les goûts. Centre d'art moderne et contemporain, musées de la République, de la Marine, de l'Archéologie... Et même, tenez-vous bien, des Carrosses. Généralement gratuits le dimanche matin, il faudra beaucoup d'endurance à celui qui souhaiterait en faire le tour. Pas de problème, me dit-on dans l'oreillette.
Détail du Monumento das Descobertas.
Enfin, longeons la rive. Du Monumento das Descobertas jusqu'à la Torre de Belém, on remonte le temps pour atteindre cette époque où le Portugal avait une dimension mondiale. Ses nombreuses colonies étaient symboles de sa puissance. Imaginons un instant que les navires se succédaient, ramenant des richesses d'une rareté et d'un exotisme extraordinaire. Pierres précieuses arrachées à l'Afrique ; café et graines de fruits, dont on n'en soupçonnait pas l'existence, ramenés du Brésil ; tissus et épices marchandés dans les comptoirs des Indes. Une époque révolue, mais elle demeure fascinante quand on s'imprègne des lieux chargés de son Histoire.
Torre de Belém